Le choix du circuit court


Articles / mercredi, mai 13th, 2015

circuit-court, faites le bon choix

L’écologie et l’environnement sont les défis qui s’imposent désormais pour tous les acteurs de la vie économique. Pourtant, on oublie souvent de parler de la responsabilité individuelle et qu’au fond de notre poche se cache une arme de destruction massive : la carte bleue. La consommation responsable n’est pas une théorie fumeuse servie par des spin doctors d’une multinationale de l’agroalimentaire. La consommation responsable est le pire ennemi de ces groupes qui détruisent l’environnement, exigent une agriculture productive mettant ainsi les agriculteurs au banc de la société… La question est donc de savoir : pourquoi les gens, pourquoi nous continuons de consommer des produits qui ne correspondent plus à nos attentes ? C’est à partir de cette prise de conscience que des agriculteurs et des producteurs ont décidé de favoriser le circuit-court, avec un minimum d’intermédiaires pour garantir des produits sains, respectant l’environnement, le travail des paysans et le consommateur.

 

Les circuits courts, une fausse nouvelle idée

Il est évident que le consommateur lambda ne va pas aller au produit, mais qu’il attend que le produit vienne à lui, et cela, le plus rapidement possible. L’exemple frappant est cette entreprise du GAFA qui livre dans en 24 heures. Son succès est immense avec cette offre, même si elle n’est pas du tout rentable. Les consommateurs se fichent que ce géant soit destructeur d’emploi. Quand il crée un emploi, il en détruit deux selon plusieurs études de l’OIT. Là encore, les consommateurs s’en fichent. L’éthique n’a pas encore dépassé le pratique ?
Pour les agriculteurs et les producteurs, la pression est double. Ils subissent le marché et ses cours plus ou moins manipulés, l’industrie de l’agroalimentaire et la grande distribution. Pour sortir de ce cercle vicieux que même Dante n’a pu imaginer, il a fallu redécouvrir la roue. Le circuit court existe depuis toujours. L’industrialisation a été une chance pour le développement avant d’en devenir le bourreau, mais elle a aspiré prés de 95% de la production agricole. La standardisation des produits et des goûts a carrément failli détruire des espèces à tout jamais. Les 5% représentent les produits qui sont vendus en direct, que ce soit dans les marchés ou chez des petits commerçants.

Le concept de circuit court n’est pas un nouveau concept, mais tout simplement un retour à une distribution pré-industrielle. La technologie, et notamment Internet permet de raccourcir le circuit avec la possibilité de commander en ligne directement chez certains petits producteurs locaux. De fait, on peut quasiment tout faire en ligne, et faire ainsi des économies d’énergie conséquentes – faire ses courses, lire, voir des films ou même jouer au casino en ligne, quasiment tout est possible grâce à une simple connexion Internet.

Vente directe et indirecte

Il existe deux sortes de circuits-courts. La vente directe du producteur au consommateur. C’est plus difficile, car il faut un espace de vente et surtout du temps.. On trouve des agriculteurs qui arrivent à développer deux activités avec une vente à la ferme par exemple, mais  c’est souvent une affaire de couple. Certains ont même ouverts des restaurants ! La créativité de ses dernières années a été tout azimut, car l’équation a été simple. Il fallait simplement trouver un moyen de survivre face à des prix si faibles qu’ils remettaient en cause la pérennité des exploitations tout en prenant la vague écologiste en pleine figure. Les consommateurs se défiaient des plats industriels qui utilisent des produits agricoles payés en dessous des coûts de production. Au milieu, le monde agricole. La nécessité de se libérer de l’industrie et celle de retisser des liens avec le consommateur exigeait le retour à un contact direct.

On n’a pu constater sur le terrain que la Grande distribution cherchait, elle aussi, à réduire les coûts et à rassurer ses clients. Au lieu de monopoliser des linéaires avec des produits standardisés, ils ont compris qu’ils avaient tout intérêt à faire une place à des produits locaux. C’est du circuit court en vente indirecte.

 Circuit-court et vente locale

Les deux concepts sont souvent confondus. Circuit court ne veut pas dire local et local ne veut pas dire circuit court. Encore une fois, les consommateurs doivent faire attention, car les marques de l’agro-alimentaire surfent sur la tendance pour vendre des produits industriels packagés comme des produits locaux. La grande difficulté est encore une fois pour les consommateurs qui doivent apprendre à choisir dans une offre noyautée par les industriels. Le plus simple est évidemment d’aller quand c’est possible au plus prés du producteur. Sur les marchés, il faut aussi faire très attention, car tout se mélange. Les zones touristiques sont particulièrement menacées par le faux local et un circuit-court qui n’en est pas un.

Le circuit-court a tous les avantages que les consommateurs recherchent. La transparence et donc la sécurité des produits, l’éthique écologique et environnementales et la juste rémunération des producteurs. Aujourd’hui, les politiques ont voté une loi pour faciliter le circuit-court dans les cantines scolaires.. Le chemin est encore long, mais on peut lutter contre le monde du CETA en consommant local et en circuit-court.  Si l’indutrie et les politiques perdent la machine à sous des importations, ils n’auront d’autres choix que de soutenir l’agriculture locale qui respecte l’environnement.